Patron, collègue ou encore manager : le pervers narcissique au travail peut se cacher sous différents profils professionnels. Celui ou celle que vous trouviez si affable et attentionné au départ n’hésite pas à vous critiquer et à vous rabaisser constamment devant les autres. Au point de vous faire perdre toute confiance en vous. Si le bon fonctionnement d’une entreprise repose sur des relations hiérarchiques, certaines personnalités toxiques se plaisent à séduire leur proie pour mieux la dominer et lui faire vivre un enfer au travail. Malheureusement, c’est une réalité courante et il est fort probable que vous croisiez la route d’un pervers narcissique durant votre carrière.
Suis-je victime d’un(e) pervers narcissique ?
Vous pensez être la proie d’un(e) pervers narcissique ? Vérifiez immédiatement en réalisant notre test 100% gratuit.
Comment savoir alors si vous avez affaire à ce type de personnalité dans votre quotidien professionnel ? Et surtout, comment vous en protéger ? L’expression « pervers narcissique » est tellement galvaudée et utilisée à toutes les sauces qu’il n’est pas aisé de distinguer un chef ou un collègue PN d’un simple patron autoritaire ou d’un collègue beau parleur. Nos experts vous aident à y voir plus clair.
Pervers narcissique et harcèlement moral au travail
Le harcèlement moral dans la sphère professionnelle se caractérise par des actes répétés pouvant entraîner chez celui ou celle qui en fait les frais une dégradation de ses conditions de travail. Ces agissements finissent souvent par porter atteinte aux droits et à la dignité de la victime, à altérer sa santé physique ou mentale, ou à nuire à son évolution professionnelle.
Le profil du pervers narcissique le prédispose d’une certaine façon à faire preuve d’un comportement abusif et manipulateur au travail. De là à franchir la limite du harcèlement moral, il n’y a qu’un pas. Cela s’explique par son besoin irrépressible de domination et de contrôle sur les autres.
L’impact sur la confiance en soi : le syndrome de l’imposteur
En plus de souffrir de harcèlement moral, les victimes de pervers narcissiques au travail sont souvent confrontées au syndrome de l’imposteur. Ce phénomène se caractérise par une peur irrationnelle de ne pas être à la hauteur et par la conviction de tromper son entourage professionnel sur ses compétences réelles.
Les comportements abusifs et dévalorisants du pervers narcissique exacerbent ces sentiments, amenant les victimes à douter encore plus de leur valeur et de leur légitimité dans leur rôle professionnel. Reconnaître et comprendre ce syndrome peut être un premier pas vers la reconstruction de l’estime de soi et la réaffirmation de sa place méritée au sein de l’entreprise.
Comment se comporte un PN au travail ?
Si le harcèlement moral au travail est puni par la loi dans le secteur privé comme dans le secteur public, un pervers narcissique n’hésite pas à user de sa position de pouvoir ou de son charisme pour intimider ou humilier ses collègues.
Pour prendre l’ascendant sur sa victime, il utilise diverses techniques telles que la critique constante, la manipulation, la dévalorisation voire le sabotage. Il s’agit d’une réelle torture psychologique pour la personne qui subit ses agissements. Concrètement, ce harcèlement moral peut s’exprimer par :
- Des critiques ou des insultes régulières ;
- Des messages ou des appels incessants (notamment en dehors des horaires de travail) ;
- Des remarques déplacées portant sur l’appartenance ethnique, l’orientation sexuelle ou le genre ;
- Des menaces ;
- Une mise au placard.
Un comportement toxique pour ses victimes et l’entreprise
Le comportement toxique d’un employé ou d’un supérieur présentant un trouble de la personnalité narcissique affecte ses victimes. Ces dernières subissent un stress émotionnel et psychologique important, ce qui peut entraîner chez elles des troubles de la santé mentale : des TCA comme l’hyperphagie ou la boulimie, de l’anxiété, une dépression, des problèmes de sommeil…
L’acharnement d’un PN en entreprise ou dans le secteur public impacte directement le bien-être et la santé des personnes harcelées. Ce sont souvent les mêmes souffrances qui reviennent dans leurs témoignages, comme une sensation de boule au ventre permanente, une perte totale de confiance en soi, une mise à l’écart, des pensées suicidaires voire des tentatives de suicide.
Le comportement d’un pervers narcissique touche plus largement tout son entourage professionnel et l’entreprise dans laquelle il évolue. Un environnement de travail hostile laisse peu de place à la créativité et à la stimulation intellectuelle. Cette ambiance délétère a donc des conséquences néfastes sur la productivité des collaborateurs.
5 signes et un test qui prouvent que vous avez affaire à un pervers narcissique au travail
Votre manager un poil tatillon n’est pas pour autant un manipulateur qui souhaite vous faire souffrir. Il en va de même pour votre collègue fanfaron et parfois présomptueux. Ces traits de personnalité restent sains, contrairement à ceux de la personnalité toxique d’un PN. Seul un professionnel de la santé mentale est apte à poser le diagnostic d’un trouble de la personnalité narcissique. Néanmoins, cinq signes aident à démasquer un pervers narcissique au travail.
Signe n° 1 : Le besoin constant d’admiration
Un PN, homme comme femme, possède une estime fragile de lui-même. Dans le monde de l’entreprise, il se nourrit donc de l’admiration de ses collègues et de ses supérieurs. C’est un moyen pour lui de se valoriser, d’obtenir des privilèges et de contrôler les autres. Ce genre d’individu monopolise souvent les conversions et cherche constamment à se mettre en avant pour focaliser l’attention sur lui.
Il se vante régulièrement de ses compétences et de ses victoires au travail. Pour ce faire, il n’hésite pas à minimiser les réalisations des autres et à s’attribuer tout le mérite d’un projet collectif. Son but est d’en mettre plein les yeux à son entourage professionnel pour récolter un maximum de compliments et prouver qu’il est bien supérieur à la moyenne.
Signe n° 2 : Le manque total d’empathie
Si vous êtes capable de vous mettre à la place de vos collègues pour tenter de comprendre ce qu’ils ressentent, ce n’est pas le cas d’un pervers narcissique. Ce dernier est tout absorbé par sa propre personne, totalement insensible aux besoins et aux sentiments de ses collègues. Un PN n’assume jamais ses erreurs, il préfère rejeter la faute sur les autres et leur faire porter le chapeau en cas d’échec. Les états d’âme de son entourage professionnel lui importent peu.
Dans le monde du travail, le manque d’empathie du PN se traduit par une absence de soutien émotionnel, des critiques excessives ou l’exploitation des autres. Ce type d’individu ne considère pas ses collègues comme des sujets à part entière mais comme des marionnettes qu’il utilise à sa guise pour atteindre ses propres objectifs.
Signe n° 3 : La manipulation
La grande force du pervers narcissique repose sur son pouvoir de manipulation. Il présente un double visage et dit tout et son contraire en l’espace de la même journée : une véritable douche écossaise relationnelle pour ceux qui le vivent. Pour parvenir à ses fins et renforcer son autorité au travail, il utilise des techniques habiles et subtiles de gaslighting : vous finissez par douter de vos perceptions, de votre propre jugement et de votre santé mentale.
Par exemple, un manager PN peut donner des injonctions paradoxales à ses subordonnés et changer d’avis comme de chemise. Cette situation de flou déstabilise les collaborateurs et nuit à la cohésion d’équipe, laissant le champ libre au manipulateur narcissique. Ce dernier use et abuse du chantage émotionnel pour parvenir à ses fins. Cela passe par des menaces et un système de punissions/récompenses qui affaiblit le groupe et renforce l’emprise sur les victimes.
Signe n° 4 : La recherche de domination
La relation dominant/dominé est un signal fort d’une relation toxique. L’acharnement d’un PN s’illustre par sa volonté de soumettre totalement sa proie. Il use de sa position de pouvoir ou de son aura pour l’intimider, allant jusqu’à se montrer agressif. Par exemple, il élève la voix, crie, impose une pression ou un rythme de travail insoutenable, s’illustre par ses sautes d’humeur ou profère des menaces.
Un pervers narcissique se plaît à attiser les tensions et à semer la discorde au sein de l’équipe. En somme, il fait tout afin de diviser pour mieux régner. Cela lui permet de renforcer l’isolement de sa victime et de la priver du soutien qu’elle pourrait trouver auprès de ses collègues. Et surtout, avec ce fonctionnement, personne n’ose se rebeller.
Suis-je victime d’un(e) pervers narcissique ?
Vous pensez être la proie d’un(e) pervers narcissique ? Vérifiez immédiatement en réalisant notre test 100% gratuit.
Signe n° 5 : L’acharnement arbitraire sur la victime
Un pervers narcissique s’attaque arbitrairement à un autre employé. C’est-à-dire qu’aucune raison ne justifie son acharnement, qui s’étend bien au-delà d’un simple conflit. D’ailleurs, un tel manipulateur n’explique jamais à sa victime ce qu’il lui reproche. Aucune discussion constructive n’est envisageable avec lui. La victime est souvent un collaborateur doué et consciencieux, susceptible de lui faire de l’ombre.
Vous l’aurez compris, le PN ne supporte pas une potentielle rivalité dans le monde du travail, c’est un jaloux maladif. Dans son esprit, tout collègue brillant représente un danger. La victime subit une stratégie d’isolement, en entreprise comme dans le secteur public. Le PN fait tout son possible pour l’humilier aux yeux de l’équipe. Il lance des rumeurs à son propos, remet ses décisions en question, lui coupe la parole, l’ignore sans vergogne. Il l’attaque à la fois sur son niveau de compétences et sur sa vie personnelle. Bref, il lui fait vivre un enfer.
Faites-vous face à un PN au travail ? Voici un test rapide
S’il n’existe aucun questionnaire officiel pour diagnostiquer un pervers narcissique, le test suivant peut vous aider à déterminer si vous travaillez aux côtés d’un collègue ou d’un manager ayant une tendance à la perversion narcissique. Répondez par oui ou par non aux 10 questions ci-dessous. Plus de 6 réponses positives ? Restez sur vos gardes et protégez-vous.
- Cet individu critique-t-il un collaborateur précis (vous-même ou l’un de vos collègues) devant les autres dès qu’il en a l’occasion ?
- S’attribue-t-il toujours les succès de l’équipe sans mentionner celles et ceux qui y ont contribué ?
- A-t-il tendance à saboter les idées intéressantes des autres pour les empêcher de les mettre à exécution ?
- Fait-il preuve de violence verbale à votre encontre ou à l’encontre d’un collègue ?
- Change-t-il de comportement à la manière d’un caméléon, selon son interlocuteur ou la situation ?
- Blâme-t-il les autres collaborateurs en cas d’échec ou d’erreur de sa part ?
- Vous fixe-t-il des objectifs inatteignables ?
- Semble-t-il détaché de la situation lorsqu’un collègue a besoin de soutien ?
- Se contente-t-il de donner des instructions à l’oral plutôt que par écrit (par mail par exemple) ?
- En ce qui concerne l’ambiance de travail au bureau, diriez-vous que c’est la loi du silence qui règne ?
Comment se protéger d’un pervers narcissique au travail ?
Au quotidien, travailler avec un pervers narcissique peut vite se transformer en cauchemar. Néanmoins, vous pouvez vous protéger de son comportement toxique grâce à diverses stratégies, que le PN soit votre patron, votre manager ou votre collègue.
Le PN est votre patron
La situation est la plus épineuse car votre patron a le pouvoir de nuire à votre carrière. Un PN ne change (presque) jamais. Comme dans la sphère privée, couper les ponts avec un pervers narcissique est souvent la meilleure solution pour reprendre confiance en soi et se reconstruire. Si votre patron est encore là pour un certain temps, il peut être plus sain de demander une mutation ou de chercher de nouvelles opportunités d’emploi ailleurs.
Si cette solution est inenvisageable pour le moment, ne tentez pas de vous expliquer avec votre patron. Surtout, ne le confrontez pas ouvertement. Le pouvoir de nuisance d’un pervers narcissique est affaibli lorsque sa victime devient insensible à ses agissements. Restez professionnel coûte que coûte (gardez pour vous les insultes qui vous passent éventuellement par la tête) et affichez un masque d’insensibilité.
Enfin, fixez des limites pour vous protéger de ses décisions arbitraires. Pour clarifier ses attentes, tentez d’obtenir un document écrit synthétisant les responsabilités professionnelles qu’il vous confie. Comme le dit si bien le proverbe, les paroles s’envolent, les écrits restent.
Vous subissez les foudres d’un chef ou d’un manager manipulateur et toxique
Dans ce cas de figure, le plus important est de trouver un juste équilibre afin de conserver une relation purement professionnelle avec votre manager sans subir son comportement toxique. Focalisez-vous sur vos objectifs de travail mais ne vous laissez pas parasiter par sa présence. Évitez toute interaction dont vous pouvez vous passer (les conversations autour de la machine à café par exemple).
Ne le remettez pas en question et évitez de le critiquer. Dans sa tête, il a raison et vous avez tort, quels que soient vos arguments. Un manager PN éprouve un grand sentiment de satisfaction à vous isoler du groupe pour vous faire souffrir. Essayez de ne pas laisser paraître vos émotions, même quand vous commencez à douter de votre propre valeur à cause de lui.
Vous êtes contraint de travailler avec un ou une collègue PN
Tout d’abord, rappelez-vous que votre collègue n’est pas votre supérieur hiérarchique, aussi narcissique qu’il soit. Pour que la cohabitation se passe au mieux, ne vous laissez pas intimider par ses stratégies. Si vous estimez que son comportement est inapproprié, énoncez-lui clairement vos limites. Vous n’avez pas à accéder à la moindre de ses requêtes.
Restez professionnel et poli avec ce collègue sans chercher à entrer dans son jeu. Là encore, montrez-vous insensible à ses histoires, ne réagissez pas à ses flatteries ou à ses piques. Il changera vite de cible. Fuyez son contact dès que possible. Par exemple, ne prenez pas votre pause en même temps que lui. Rapprochez-vous de vos autres collègues.
Cas particulier : comment réagir en cas de conflit entre deux pervers narcissiques ?
Si vous êtes témoin d’un conflit entre deux pervers narcissiques au travail, ne vous en mêlez pas. Chacun essaiera à sa manière de vous manipuler pour que vous preniez son parti, ce qui pourrait vous mettre en danger. Si vous êtes impliqué d’une façon ou d’une autre, ne vous laissez pas envahir par les émotions et rassemblez des preuves.
Focalisez-vous uniquement sur les faits pour évaluer objectivement le conflit. Vous sentez que la situation vous échappe ? Pour préserver votre bien-être émotionnel, demandez de l’aide à un supérieur hiérarchique ou aux RH.
Nos conseils pour faire face à un PN au travail
Subir le comportement d’un pervers narcissique au travail reste une expérience éprouvante dont les victimes se remettent avec difficulté. Si un PN se montre charismatique et séducteur au premier abord, il referme rapidement le piège sur sa proie pour la détruire émotionnellement et psychologiquement. Comprendre le fonctionnement de cette personnalité toxique permet d’anticiper ses agissements et d’échapper à son emprise.
Ne vous isolez pas davantage et trouvez du soutien
Un pervers narcissique qui sévit en entreprise souhaite que sa victime se sente seule et impuissante, ce qui la rend plus vulnérable. Ne le laissez pas gagner en vous isolant davantage. Au travail, continuez de tisser des liens avec vos collègues. Cherchez du soutien auprès de vos proches. Racontez ce que vous vivez à votre conjoint(e), à un membre de votre famille ou à un ami.
Il existe également des groupes de parole et de soutien destinés aux victimes de PN. Contactez-en un afin de dialoguer avec des salariés qui ont vécu une situation semblable à la vôtre. Vous vous sentirez moins seul et collecterez des conseils utiles pour vous extraire de cette relation toxique et reprendre le contrôle de votre vie professionnelle.
Apprenez comment déstabiliser un manipulateur au travail
Tout comme dans la sphère privée, un manipulateur au travail sait quelles techniques utiliser pour parvenir à ses fins et contrôler son entourage professionnel. Plusieurs approches restent efficaces pour le déstabiliser :
- Observez son comportement et essayez de comprendre quelles stratégies de manipulation il utilise : manipulation par les émotions, déformation de la réalité, mensonge par omission, flatterie, stratégie d’isolement… Cela vous aidera à mieux le coincer par la suite.
- Affichez votre « poker face ». Un manipulateur cherche à vous perturber en jouant avec vos émotions. Moins vous laissez paraître vos émotions, plus vous déstabilisez le pervers narcissique.
- Restez focus sur vos objectifs professionnels et vos tâches quotidiennes. Une personnalité manipulatrice dépend du regard d’autrui. En l’ignorant, vous réduisez son champ d’action.
- Affirmez vos limites, de façon claire et ferme. S’il essaie de les dépasser ou de vous intimider, campez sur vos positions et rappelez-le à l’ordre, tout en gardant votre calme (pas simple à appliquer mais efficace).
- Trouvez du soutien. Mieux vaut être plusieurs pour empêcher un manipulateur de nuire. Informez les RH ou un supérieur hiérarchique après avoir collecté suffisamment de preuves.
Quel est le point faible d’un manipulateur ?
Le gros point faible d’un manipulateur repose sur sa dépendance au regard des autres. Si une telle personnalité ressent un fort besoin d’être adulée, elle possède une faible estime d’elle-même, ce qui entretient un profond sentiment d’insécurité en son for intérieur.
Les stratégies d’un manipulateur sont vouées à entretenir son image valorisante et à renforcer son sentiment de toute-puissance. Cette dépendance à l’approbation des autres le rend donc vulnérable, notamment lorsqu’ils voient clair dans son jeu ou qu’ils refusent de se soumettre à sa domination.
Le comportement toxique d’un PN dans le monde du travail entretient une ambiance pesante et délétère. Ce genre d’individu se nourrit de la souffrance de sa victime. Et il n’hésite pas à la pousser à bout jusqu’à ce qu’elle craque. La reconstruction psychologique qui s’ensuit prend des années et il est d’autant plus difficile de guérir de la dépression souvent associée.
Comme le stipule la loi, un employeur doit prévenir le harcèlement moral au sein de l’entreprise. Un salarié qui combat ou dénonce une situation de harcèlement moral au travail, ne peut aucunement être sanctionné pour ce motif. Si vous êtes victime ou témoin des agissements d’un PN au travail, ne le laissez pas nuire impunément et protégez-vous.
Cet article vous a-t-il été utile ?
Cliquez ici pour noter l'article !
Note moyenne / 5. Nombre de votes :
Il n'y a pas encore de vote !
Nous sommes désolés que cet article ne vous ait pas été utile.
Aidez-nous à améliorer cet article !
Comment pouvons-nous améliorer notre article ?