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Claustrophobie : 5 signes à surveiller (+ Gérer les crises)

Antoine Peytavin et son équipe de psychologues de Psychologue.fr, diplômés et enregistrés au RPPS, rédigent et valident chaque article avec la plus grande rigueur.

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La claustrophobie, ou phobie de l’enfermement, est un trouble anxieux qui se caractérise par une peur intense et irrationnelle des espaces clos ou confinés, tels que les ascenseurs, les tunnels, les avions ou même les pièces exiguës. Cette peur incontrôlable n’est pas sans conséquences sur la vie quotidienne des personnes claustrophobes. Alors comment reconnaître cette peur de l’enfermement et parvenir à gérer une crise quand elle survient ?

Qu’est-ce que la claustrophobie ? (Définition)

La claustrophobie est un trouble anxieux caractérisé par une peur extrême et irraisonnable des espaces clos ou confinés. Les personnes qui en sont atteintes ressentent une anxiété intense, voire des attaques de panique, lorsqu’elles se trouvent dans des endroits tels que les ascenseurs, les transports en commun aux heures de pointe, les tunnels, les avions, les foules compactes ou même les pièces fermées sans issue évidente.

Il faut ajouter à cette liste, un examen connu depuis 1980 : l’IRM (image par résonance magnétique). Cette petite révolution, qui est aujourd’hui un incroyable outil diagnostic, est impossible à réaliser chez les personnes claustrophobes, de par sa configuration (le patient doit entrer, en position allongée, dans un long tunnel).

Cette peur de l’enfermement peut varier en intensité d’une personne à l’autre. Si certains vont ressentir de l’inconfort ou une légère anxiété dans des espaces confinés, d’autres peuvent éprouver une peur paralysante qui limite leur vie quotidienne.

Dans le DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux, 5e édition), la claustrophobie est classée comme un trouble anxieux spécifique. Le DSM-5 définit la claustrophobie comme « une peur marquée et persistante des situations ou des endroits où l’évasion pourrait être difficile ou où l’aide pourrait ne pas être disponible en cas de panique ou d’embarras. Les individus atteints de claustrophobie évitent généralement ces situations ou les endurent avec une détresse intense ».

Un peu d’histoire
Le terme claustrophobie vient du latin Claustra, qui signifie “clôture, fermeture, enfermement” et du grec Phobos, “la peur”. Cette dénomination a été introduite en France par le professeur et neurologue français Benjamin Ball en 1879 dans son mémoire “De la Claustrophobie”.

Comment savoir si l’on est claustrophobe ?

Le Dr Jean-Christophe Seznec, psychiatre et comportementaliste parisien, explique que « Le diagnostic de la claustrophobie est clinique. C’est un type de phobie assez simple à diagnostiquer ». Pour savoir si vous souffrez de ce trouble, il suffit de vous poser ces 3 questions :

  1. Ai-je une peur panique des espaces clos ?
  2. Le fait de me retrouver dans un endroit clos, ou simplement d’y penser, provoque-t-il une crise de panique ?
  3. Est-ce que j’évite de me rendre dans des espaces clos ?

Si la réponse à ces 3 questions est oui, alors, il est possible de dire que vous êtes claustrophobe. Mais, rassurez-vous, vous trouverez toutes les solutions pour venir à bout de la phobie et retrouver une vie plus sereine.

Les phobies les plus connues du grand public
Même si l’on ne connaît pas toujours leur nom scientifique, les peurs irrationnelles les plus fréquentes, et donc les plus familières de tous, sont le vertige (ou acrophobie), l’agoraphobie, l’hématophobie (peur de la vue du sang), l’émétophobie (peur de vomir), la tonitrophobie (peur de la foudre et du tonnerre), la peur de l’avion, l’hypocondrie ou encore l’arachnophobie (la peur des araignées).

Quels sont les symptômes de cette peur d’être enfermé ?

De nombreux symptômes accompagnent la claustrophobie, notamment lors des crises de panique. Des émotions difficiles à gérer telles que la désorientation, les crises de panique ou encore les conduites d’évitement jalonnent le quotidien des personnes claustrophobes. À cela s’ajoutent des signes physiques comme l’hyperventilation, la transpiration ou encore des palpitations. Qu’ils soient physiques ou émotionnels, ils créent un véritable trouble, voire un handicap.

Symptôme n° 1 : La désorientation temporo-spatiale

Dès qu’elle est en situation de ce qu’elle considère comme un danger, la personne qui souffre de claustrophobie se sent complètement désorientée. En effet, en arrivant dans un lieu clos, des sensations physiques intenses ainsi que des pensées anxieuses se mélangent et rendent quasiment impossible de se concentrer sur le moment présent, sur l’environnement et de traiter toutes les informations de manière cohérente et adaptée.

De fait, la personne claustrophobe ne sait plus où elle est, ce qu’elle est venue faire et perçoit difficilement la notion du temps qui passe et celui-ci lui paraît durer une éternité. Ces signes sont ce que l’on nomme communément une désorientation temporo-spatiale.

Symptôme n° 2 : Les crises de panique et la peur de mourir

Après l’impression de désorientation, l’anxiété est de plus en plus exacerbée et la crise de panique débute. Ces crises d’angoisse ont pour facteur, chez la personne claustrophobe, le fait de se retrouver dans un lieu clos qui est pour elle synonyme de danger, même si cela n’est pas le cas dans la réalité.

Elles varient en temps et en intensité. Si leur durée est généralement de 10 à 30 minutes, certaines d’entre elles peuvent atteindre plus d’une heure. La personne claustrophobe a alors l’impression qu’elle ne va jamais se terminer. Cette crise s’accompagne de nombreux symptômes physiques et d’une sensation de mort imminente impossible à contrôler.

À cette angoisse de mort, s’ajoute une peur de perdre le contrôle et de devenir fou. Le sujet perd alors la perception réelle de son environnement, ses repères, ne parvient plus à se concentrer et devient confus.

C’est sans doute cette angoisse morbide qui est la plus compliquée à surmonter. La sensation de devenir fou enferme peu à peu les personnes claustrophobes et les coupe d’une vie sociale, personnelle et professionnelle épanouissante. Elles peuvent aussi mener vers le repli sur soi et la dépression, notamment par la crainte d’être jugée pour un comportement que le sujet sait disproportionné et inadapté.

Symptôme n° 3 : Les conduites d’évitement

La crainte de connaître un nouvel épisode de crise de panique, et en particulier devant un public, engendre ce que l’on appelle des conduites d’évitement. Afin de ne pas se retrouver dans une situation qu’ils ne parviendront pas à gérer, les claustrophobes prennent soin d’éviter les lieux qui pourraient les mettre en danger.

Ils préféreront par exemple monter dix étages à pied pour se rendre à un rendez-vous plutôt que de prendre un ascenseur. Pour ceux qui seraient terrorisés par l’idée de monter dans un avion, ils prendront tout simplement un autre moyen de locomotion et ne se rendront jamais dans un pays lointain. Le plus souvent, ce moyen de locomotion reste la voiture, car un train bondé peut possiblement déclencher une crise également.

Cette obligation de se soumettre aux diktats de la peur empoisonne la vie des personnes claustrophobes et les oblige à devoir sans cesse adapter leur quotidien, leurs déplacements ainsi que leurs loisirs.

Symptôme n° 4 : Se tenir prêt à s’enfuir

Les claustrophobes connaissent parfaitement ce rituel : vérifier toutes les possibilités de fuite lorsqu’ils entrent dans une pièce. Ils se tiennent sans cesse prêts à prendre la fuite. Une réunion professionnelle importante et obligatoire est prévue dans une petite pièce sans fenêtre ? Alors la personne claustrophobe, dès son entrée, va contrôler toutes les issues de secours qu’elle pourra emprunter en cas de danger, si elle doit sortir en urgence.

Cette anticipation anxieuse l’aide à garder un minimum de contrôle sur la situation. Idéalement, elle fera tout son possible pour qu’au moins une porte reste ouverte, mais cela n’est pas toujours possible. Dans le cas contraire, la réunion risque d’être un véritable supplice.

Toujours envisager le pire
La peur crée un basculement dans l’imaginaire et provoque les pires scénarios. “Et si je ne pouvais pas sortir ?”, “Et si l’ascenseur pouvait ne plus jamais s’ouvrir ?”, “Et si l’avion s’écrasait ?”. Impossible pour le claustrophobe de raisonner de façon rationnelle, seul le pire est envisagé.

Symptôme n° 5 : Les signes physiques

De nombreux signes physiques accompagnent la claustrophobie lors de la crise de panique notamment. Ils sont causés par la réaction inadaptée du système nerveux sympathique qui contrôle nos organes et nos émotions. On note le plus souvent :

  • Une accélération du rythme cardiaque, des palpitations ;
  • Une transpiration excessive, des sueurs abondantes ;
  • Des rougeurs au niveau du visage et du cou ;
  • Une hyperventilation ;
  • Des tensions musculaires présentes dans tout le corps ;
  • Une sensation de bouche sèche ;
  • Des bouffées de chaleur ;
  • Des maux de ventre, des nausées, voire des vomissements ;
  • Des douleurs thoraciques avec une sensation d’oppression ;
  • Des vertiges et des engourdissements pouvant conduire à un évanouissement.

Si les émotions négatives sont des moments difficiles à vivre pour les personnes claustrophobes, ces signes physiques le sont tout autant et peuvent engendrer des situations de gêne, voire de honte pour la personne qui les vit.

Des exemples dans la littérature et le cinéma
La claustrophobie suscite l’interrogation, la fascination, la terreur. Les exemples pour exploiter toutes ces émotions ne manquent pas dans la littérature ou le cinéma. Qui n’a pas paniqué en regardant les films “Buried”, “The Descent”, “Panic Room”, ou en lisant la nouvelle “Le Masque et la Mort Rouge” d’Edgar Allan Poe et “La Chambre Close” de Donato Carrisi ?

Comment gérer la crise lorsqu’elle survient ?

S’il est important de traiter la maladie avec une solution de fond qui va permettre d’espacer, voire d’éradiquer les crises de claustrophobie qu’elle engendre, il est tout aussi important d’apprendre à gérer la crise lorsqu’elle survient. Cet apprentissage vise à diminuer l’intensité de l’attaque de panique et en réduire la durée. Comme pour les crises d’angoisse, des solutions existent.

S’extraire de la situation anxiogène

Lorsque le cerveau définit ce qu’il considère comme un danger, il réagit instinctivement de différentes façons :

  • La fuite ;
  • La sidération ;
  • Le combat.

Prendre la fuite et sortir de la situation anxiogène vécue comme potentiellement mortelle est parfois la meilleure solution.

Pratiquer la mindfulness

La mindfulness, ou pleine conscience est plus que jamais d’actualité. À contresens de notre vie rythmée par des automatismes, ce mode de pensée vise à se recentrer sur son corps, ses émotions, son ressenti et ses pensées afin de se reconnecter à son monde intérieur. Les bienfaits sur notre santé mentale sont nombreux :

  • Réduction du stress ;
  • Diminution de l’anxiété ;
  • Meilleure régulation de ses émotions.

Utiliser la méthode 5-4-3-2-1

Efficace et simple à mettre en place, cette méthode a pour objectif de se recentrer sur la réalité, prendre du recul et faire céder l’épisode anxieux. Lorsque vous commencez à ressentir les premiers signes d’une crise de panique, la méthode 5-4-3-2-1 permet de vous extraire de la spirale des pensées négatives en vous obligeant à vous focaliser sur les 5 sens que sont la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût.

Pour y partir, suivez ces étapes indispensables :

  1. Visualisez et identifiez 5 choses autour de vous (la vue) ;
  2. Soyez attentif à votre environnement en nommant 4 sources de bruits (l’ouïe) ;
  3. Touchez 3 matières différentes : le béton du sol, votre peau, l’herbe… (le toucher) ;
  4. Définissez 2 odeurs différentes (l’odorat) ;
  5. Ressentez le goût d’une gorgée d’eau ou d’un chewing-gum dans votre bouche (le goût).

L’attaque de panique cède peu à peu et vous pouvez reprendre possession de votre conscience et du monde réel.

Reconnaître la claustrophobie

La claustrophobie est un trouble anxieux caractérisé par une peur intense des espaces clos ou confinés. Cette peur de l’enfermement, lorsqu’elle est intense, entraîne un impact significatif sur la vie quotidienne des individus, affectant leurs relations, leur travail et leur bien-être général. Heureusement, il est possible d’apprendre à gérer la survenue des crises soi-même. Néanmoins, un accompagnement thérapeutique est vivement conseillé pour vous aider à guérir définitivement.

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