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Personnalité évitante en amour : Top 9 des signes (+ Solutions)

Antoine Peytavin et son équipe de psychologues de Psychologue.fr, diplômés et enregistrés au RPPS, rédigent et valident chaque article avec la plus grande rigueur.

Sommaire

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Des difficultés à s’engager ? Une peur excessive de l’intimité qui conduit à fuir les relations amoureuses ? Un rejet des démonstrations d’affection ? Ce sont là certains des signes visibles d’une personnalité évitante.

La théorie de l’attachement et ses développements (Bowlby, Ainsworth, Main et Solomon), ont mis en évidence quatre styles d’attachement parmi lesquels celui qualifié d’insécure évitant. Ce dernier nourrira les bases comportementales de ce qu’on observe à l’âge adulte dans la personnalité évitante.

Laborieuses à vivre au quotidien, les relations amoureuses empreintes d’attachement évitant blessent invariablement chacun des partenaires impliqués. Il peut alors faire naître un sentiment d’impuissance menant souvent à la rupture.

Pour autant, ce constat ne suffit pas à expliquer la complexité de ce qui se joue dans les relations affectives pour les personnes qui font de l’évitement leur principale stratégie d’adaptation.

Reconnaître ses pensées et comportements problématiques est ainsi une première étape indispensable à la construction de relations saines et sécurisantes.

C’est lorsque la relation devient profonde et intime que l’on voit apparaître le plus manifestement et précisément les signes de la personnalité évitante. Les relations amoureuses sont donc le terrain propice à l’observation des conséquences d’un attachement insécure évitant.

Signe n°1 : Une confiance difficile à acquérir

Pour une personnalité évitante, toute relation qui se veut affective et sentimentale constitue une immense prise de risque. Il règne dans son esprit une peur intense de la blessure, de l’humiliation et du rejet qui vont l’amener à fermer la porte aux relations amoureuses, visant ainsi à empêcher quiconque d’avoir une emprise sur ses émotions.

Le manque de confiance peut se traduire, par exemple, par une méfiance infondée quant à la fidélité ou encore la crainte que le partenaire puisse prendre le contrôle sur soi et sur la relation.

La personne évitante va ainsi mettre beaucoup de temps à faire confiance à l’autre et cet évitement du danger, conscient ou non, va à l’encontre de la construction d’une relation émotionnellement stable et sécurisée.

Signe n°2 : Un besoin d’indépendance exacerbé

A l’opposé de la dépendance affective, le partenaire évitant va louer les avantages de vivre indépendamment de l’autre. Il va alors avoir tendance à saisir les opportunités de fuir la relation, privilégiant les moments de solitude ou les relations moins profondes et sollicitantes. Il peut aussi être amené à s’isoler socialement afin d’éviter les situations dans lesquelles il pourrait se sentir mal à l’aise.

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La connexion à l’autre est perçue comme problématique et va être écartée au profit d’une forme d’individualisme, comme le fait de légitimer ses seuls besoins, sans prendre en compte les ressentis du partenaire. Le besoin de liberté est ainsi souvent invoqué pour éviter de s’expliquer et se décharger de sa responsabilité envers l’autre. Ces comportements peuvent donner à ce dernier la sensation qu’il n’est pas privilégié au sein même de la relation.

Signe n°3 : Une communication bloquée

Les difficultés de communication sont souvent un sujet à part entière dans les relations de couple. Elles sont tout particulièrement présentes et problématiques lorsque l’un des partenaires éprouve une réticence à exprimer ses émotions et sentiments, comme c’est très souvent le cas d’un individu à l’attachement évitant. Pour nuancer, on peut aussi prendre en compte la possibilité qu’il n’ait simplement pas appris à communiquer de manière adéquate et peut de cette façon vouloir éviter la discussion par manque de compétence en la matière.

Dans tous les cas, il va alors se trouver dans l’inconfort lorsqu’il va s’agir de s’impliquer dans des discussions intimes ou de répondre de manière adaptée à l’expression des sentiments de son partenaire.

Celui-ci peut régulièrement éprouver une frustration intense et un manque de réassurance, puisqu’il y a une absence de complicité profonde, pourtant nécessaire à la projection à court, moyen et long termes. A noter que ces sentiments peuvent être également partagés par la personne évitante dans le cas où elle n’aurait pas réussi à s’exprimer pleinement.

Signe n°4 : Un évitement des situations désagréables

S’il va être délicat pour une personnalité évitante de se confier sur ses ressentis, les confrontations vont d’autant plus activer sa réaction naturelle de fuite. En ce qui concerne les difficultés liées au couple, les éventuelles situations de conflits vont être plus ou moins soigneusement esquivées via une prise de distance.

Cela peut se refléter dans les actions de s’éclipser, de s’isoler, de ne pas répondre aux sollicitations du partenaire ou encore d’aller se confier à des personnes extérieures à la relation.

Outre le fait que ces agissements ne permettent pas la résolution de la situation problématique, cet évitement va parfois finir par conduire le partenaire à ne plus oser engager de discussions épineuses par crainte des réactions de fuite de la personne évitante.

Signe n°5 : Un comportement froid et distant

Le membre du couple à l’attachement évitant aura peu tendance à se rendre présent pour l’autre, tant physiquement qu’émotionnellement. Il peut, de temps à autre, aller jusqu’à nier les émotions et besoins de son partenaire, peut aussi se montrer dur dans ses paroles comme dans ses actes et adopter une attitude hautaine et méprisante.

De même, on peut observer, à certaines occasions, un comportement insaisissable, tel que celui de ne pas vouloir manifester de signes d’affection, d’éviter la communication avec son partenaire ou avoir des réactions de rejet envers lui.

Cette instabilité du lien fragilise la relation amoureuse dans la mesure où il n’existe pas de confiance absolue ni de véritable sécurité affective au sein du couple.

Signe n°6 : Une tendance au détachement et au manque d’empathie

Il se peut qu’un partenaire évitant semble manquer d’intérêt pour la personne qui partage sa vie. Il pose généralement peu de questions, il n’est pas non plus disposé à vouloir être présent pour l’autre dans les moments difficiles, il peut fuir face aux émotions négatives de l’autre, etc. De cette manière, que ce soit réel ou non, il peut laisser à penser qu’il n’est pas véritablement attentif à l’autre. Autrement dit, l’évitant manque souvent d’empathie en ne mettant pas en place ce qu’il attend pourtant de l’autre, à savoir un soutien inconditionnel et indéfectible.

Ces manières d’agir reflètent le détachement émotionnel qu’une personnalité évitante est capable d’opérer, et sont particulièrement déstabilisantes dans le cadre d’une relation amoureuse. Cela peut par conséquent fragiliser l’estime de soi du partenaire qui peut ainsi se sentir rejeté et pas suffisamment digne d’intérêt et important pour la personne qu’il aime.

Signe n°7 : Une peur de l’intimité et de l’engagement

Si, de manière générale, la personne évitante cherche à se protéger des connexions émotionnelles, les discussions et actions pouvant mettre en jeu un engagement suscitent d’autant plus chez elle de fortes appréhensions. La peur excessive de l’intimité et la fuite de la proximité, pour échapper à des prises de risques perçues comme démesurées, vont abîmer la relation amoureuse, voire l’entraver le besoin de projection des partenaires.

De manière générale, la personnalité évitante perçoit l’engagement comme une prise de contrôle de l’autre sur sa liberté et son indépendance. Elle aura ainsi beaucoup de mal à ne pas se sentir piégée par la relation du moment qu’une demande d’engagement est formulée. Concrètement, les projets peuvent mettre un temps considérable à se réaliser par manque d’implication, ce qui peut là encore nourrir une profonde frustration dans le couple.

Signe n°8 : Une estime de soi fragilisée

La personnalité évitante souffre bien souvent d’une faible estime de soi reflétée par le biais de commentaires négatifs sur soi ou de comparaisons désavantageuses par rapport aux autres.

Parmi les exemples que l’on peut observer, la personne évitante peut avoir le sentiment de ne pas être adaptée socialement, de ne pas être capable de répondre aux besoins de l’autre ou plus généralement de ne pas avoir les cartes en main pour être en mesure de construire une relation saine ou.

Ce sentiment d’infériorité la rend extrêmement sensible aux critiques, qui vont réactiver sa peur du rejet et de l’humiliation. C’est la raison pour laquelle elle a tendance à réagir de façon excessive lorsque que sa confiance et son estime d’elle-même sont touchées.

Signe n°9 : Une porte de sortie : le retrait et la rupture

Un partenaire évitant aura tendance à fuir la relation dès lors qu’elle échappe à son contrôle. On peut retrouver dans les comportements typiques de cet attachement les menaces de rupture. Renoncer à la relation devient selon lui l’unique solution aux difficultés du couple. Il peut ainsi vouloir rompre systématiquement de façon abrupte sans ouvrir la porte à la possibilité de résolution du problème afin de garder un semblant de contrôle sur la situation. De manière globale, il y a un évitement de tout ce qui est confrontant, il préférera abandonner plutôt que de se mettre émotionnellement en danger.

Cette attitude va progressivement ébranler la confiance mutuelle des partenaires, laissant la sensation que le couple est toujours sur la brèche et que la moindre contrariété peut faire basculer la relation.

Comment se construit une personnalité évitante ?

Les signes d’une personnalité évitante trouvent leurs origines dans une peur intense d’être rejeté, jugé ou humilié. Cette crainte, souvent associée à une anxiété sociale et relationnelle, peut être paralysante, ce qui explique l’évitement des situations sociales potentiellement problématiques.

L’anxiété sociale et la peur de l’intimité peuvent avoir été transmises par les figures parentales, par le biais de leur propre fonctionnement, devenu modèle privilégié d’attachement.

Des expériences traumatisantes peuvent également être à l’origine d’un comportement évitant. Une situation vécue de façon humiliante, à l’école par exemple, peut conduire sur le long terme à vouloir éviter d’attirer l’attention. D’autres évènements telles qu’une agression peut amener la personne à vouloir se protéger par la suite et ainsi fuir les contextes similaires.

A noter enfin que le manque d’attention et d’affection, les négligences et maltraitances physiques, psychologiques et émotionnelles vécues au cours de l’enfance vont grandement impacter le processus d’attachement. Dans le cas d’une personnalité évitante, celle-ci se protège des personnes qui sont censées l’aimer, car elles sont perçues comme étant capables de lui faire du mal. Dans cette configuration, la stratégie consiste à éviter de se montrer vulnérable.

Solutions pour gérer la personnalité évitante dans une relation amoureuse

Le partenaire d’une personne à l’attachement évitant se sent souvent impuissant et éprouve lui-même du rejet face à aux stratégies d’évitement mises en place. Pour autant, rien n’est joué d’avance et une communication honnête et bienveillante est toujours la clé pour créer et maintenir une relation de confiance.

Face à des styles d’attachement différents, la patience et la compréhension du fonctionnement de chacun est essentielle pour reconnaître les attentes et comportements de l’autre. Faire prendre conscience à une personnalité évitante des impacts de ses actions va être une première étape primordiale.

Toutefois, ce n’est souvent pas suffisant pour lever les blocages et l’aide d’un professionnel est nécessaire pour, en premier lieu, créer un espace de sécurité émotionnelle. Diverses thérapies peuvent répondre à des besoins spécifiques.

  • Les Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) qui peuvent amener à travailler, entre autres, sur l’anxiété sociale et la gestion des émotions via des mises en situations progressives.
  • Les thérapies de soutien vont aussi venir questionner les croyances sur soi, les autres et le monde afin de déconstruire des réactions inadaptées.
  • Les thérapies de groupe peuvent amener la personnalité évitante à sortir de sa zone de confort et se sentir moins isolée dans sa manière d’être, de fonctionner et de raisonner.
  • Les thérapies de couple, notamment associées à un accompagnement en individuel, peuvent aider à faire avancer la relation amoureuse dans la direction souhaitée.

Conclusion : vers une relation équilibrée

A long terme, un attachement évitant peut bloquer et faire échouer des relations qui auraient pu fonctionner avec une prise de conscience du problème.

Néanmoins, la peur de l’engagement, la fuite et l’abandon sont des signes de la personnalité évitante qui ne sont pas nécessairement tous présents de manière continue. En effet, les divers évènements de la vie peuvent venir activer certains mécanismes qui ne semblaient pas être présents auparavant.

C’est pourquoi il est indispensable de connaître les styles d’attachement en jeu dans les relations pour pouvoir contrôler les réactions problématiques et appréhender au mieux les besoins respectifs de chacun. N’hésitez pas pour cela à faire appel à des professionnels qui peuvent vous aider en ce sens.

Références

Wiart, Y. (2011). L’attachement, un instinct oublié. Albin Michel.

Qu’est-ce que le trouble de la personnalité évitante ? Une nouvelle définition diagnostique proposée. (2023, août 24). Psychomédia. https://www.psychomedia.qc.ca/sante-mentale/2023-08-24/trouble-de-la-personnalite-evitante-criteres-diagnostiques-modele-alternatif-dsm-5

Zimmerman, M. (1445, 26 février). Trouble de la personnalité évitante. Manuels MSD Pour le Grand Public. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-mentaux/troubles-de-la-personnalit%C3%A9/trouble-de-la-personnalit%C3%A9-%C3%A9vitante#Diagnostic_v36026703_fr

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