Le trouble dépressif récurrent, également appelé dépression chronique ou trouble dysthymique, se caractérise par la présence de symptômes dépressifs persistants pendant au moins deux ans.
Ces symptômes peuvent connaître des périodes d’amélioration temporaire, mais celles-ci ne durent jamais plus de deux mois.
Ce type de dépression diffère des épisodes dépressifs majeurs ponctuels, car il s’étend sur une longue durée et affecte profondément la qualité de vie du patient.
La dépression chronique a un impact majeur sur tous les aspects de la vie d’une personne. Il est essentiel de reconnaître la maladie et de la contrer.
La fatigue et la perte d’énergie peuvent limiter la capacité à travailler ou à maintenir des relations sociales et familiales, tandis que les pensées négatives et les troubles du sommeil ou de l’appétit aggravent encore la détresse psychologique.
Un diagnostic précis et un traitement adapté, incluant souvent une combinaison de psychothérapie et médicaments antidépresseurs, sont essentiels pour aider la personne à gérer ces symptômes et à améliorer sa qualité de vie.
Comprendre la dysthymie
Le trouble dysthymique, également appelé dysthymie ou trouble dépressif persistant, est un type de dépression chronique, mais généralement moins sévère que les épisodes de dépression majeure.
Ce trouble se caractérise par une humeur dépressive presque constante, qui persiste pendant au moins deux ans chez les adultes (un an chez les enfants et adolescents), et qui s’accompagne souvent de symptômes dépressifs modérés.
Son caractère chronique la rend tout aussi débilitante sur le long terme. Les personnes atteintes de dysthymie peuvent parfois aussi faire l’expérience d’épisodes de dépression majeure, une condition appelée « double dépression ».
On parle de dépression chronique lorsque ces symptômes sont d’intensité modérée, et de dépression chronique sévère s’ils sont plus intensifiés.
Les 9 signes principaux de la dysthymie
En plus de cette humeur dépressive persistante, la dépression chronique donne d’autres symptômes tels que la baisse d’énergie avec une fatigue qui ne s’améliore pas avec le repos. Cette fatigue chronique s’accompagne souvent d’une difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions.
La dysthymie s’installe de manière progressive et insidieuse, souvent dès l’enfance ou l’adolescence, et se maintient de façon continue.
Le patient peut également ressentir une faible estime de soi, une perte d’espoir, une vision pessimiste de l’avenir, ou une perte ou baisse de l’intérêt pour des activités autrefois appréciées. De là, apparaît une indécision chronique qui complique la gestion des tâches quotidiennes.
À cela s’ajoute des problèmes de concentration, à maintenir l’attention sur une tâche, des troubles du sommeil avec de l’insomnie ou de l’hypersomnie (difficulté à s’endormir ou besoin excessif de sommeil).
Les troubles alimentaires peuvent se manifester soit par une perte d’appétit, soit par de l’hyperphagie (consommation excessive de nourriture sur une courte période).
La personne atteinte de dysthymie ressent généralement un sentiment d’impuissance ou de désespoir, une vision pessimiste de l’avenir. Des solutions existent pour aller mieux et retrouver ses repères dans la dépression.
En résumé, les 9 signes de la dépression chronique sont :
- Humeur dépressive persistante
- Baisse d’énergie avec fatigue chronique
- Difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions
- Faible estime de soi
- Perte d’espoir et vision pessimiste de l’avenir
- Perte ou baisse d’intérêt pour des activités autrefois appréciées
- Problèmes de concentration
- Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
- Troubles alimentaires (perte d’appétit ou hyperphagie)
Les solutions pour gérer la dysthymie
1. Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC)
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est un ensemble de techniques de psychothérapie qui vise à modifier les pensées et les comportements dysfonctionnels.
Elle se base sur l’idée que les pensées (cognitions), les émotions et les comportements sont interconnectés.
Ainsi, en modifiant les pensées négatives ou erronées, on peut indirectement améliorer les émotions et ajuster les comportements problématiques.
Il est parfois plus utile de se concentrer sur la fonction des pensées que de tenter simplement de les changer.
La rumination, en particulier, est un processus de pensée répétitif et souvent négatif qui est fréquent chez les personnes souffrant de dysthymie ou de dépression.
Ces points clés vous permettront de mieux comprendre et de gérer la rumination :
- Les pensées ruminatives peuvent servir à donner un sens à des événements passés ou à anticiper des problèmes futurs. Elles peuvent aussi être un moyen de se préparer à des situations stressantes ou de chercher des solutions, même si elles deviennent souvent contre-productives.
- Les effets de la rumination peuvent aggraver les symptômes de la dépression et de l’anxiété en maintenant les pensées négatives et en empêchant la personne de se concentrer sur des actions positives ou des solutions pratiques.
- Plutôt que de se concentrer uniquement sur les pensées, il peut être utile d’explorer d’autres activités ou stratégies, telles que l’attention portée sur le présent, l’engagement dans des activités, la résolution active de problèmes.
En comprenant la fonction de vos pensées et en explorant différentes stratégies pour les gérer, vous pouvez améliorer votre bien-être et réduire les effets de la rumination sur votre humeur.
2. Traitement médicamenteux
Avant de donner un traitement médicamenteux, des tests comme le test de Beck peuvent être utiles pour évaluer des symptômes, mais un diagnostic précis et un plan de traitement adapté nécessitent l’expertise d’un professionnel de la santé mentale.
Le traitement des troubles comme la dysthymie combine souvent médicaments, psychothérapie et parfois d’autres approches complémentaires, comme vous l’avez mentionné.
La thérapie cognitivo-comportementale est particulièrement efficace pour aider les personnes à changer leurs schémas de pensée négatifs.
Le traitement médicamenteux pour la dysthymie peut inclure des antidépresseurs.
Les plus courants sont les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), les antidépresseurs tricycliques (ATC), les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO). Ces derniers sont moins courants à cause des restrictions alimentaires et des interactions médicamenteuses potentielles.
Le choix du médicament dépend de plusieurs facteurs, y compris les effets secondaires possibles, les interactions médicamenteuses, et la réponse individuelle au traitement.
3. Pratiques de bien-être
Avec une approche progressive et réfléchie, chaque petit changement joue un rôle clé dans l’amélioration du bien-être et de l’humeur lorsque l’on vit avec cette forme de dépression chronique.
Nous vous conseillons de vous tenir à une routine quotidienne comme celle-ci, par exemple :
Établir une routine régulière
Sommeil : La constance dans les horaires de sommeil est cruciale pour réguler le cycle circadien et stabiliser l’humeur. Cela pourrait également inclure une routine de coucher relaxante, comme la lecture ou la méditation, pour signaler à votre corps qu’il est temps de se détendre.
Alimentation : Une alimentation équilibrée, riche en vitamines, en oméga-3 et en fibres, peut avoir un effet direct sur l’énergie et la concentration.
Exercice physique : Commencer doucement est la clé. Même une marche de 10 à 15 minutes peut être un excellent moyen d’améliorer l’humeur à court terme.
Techniques de relaxation et pleine conscience
Méditation : En commençant avec 5 minutes de méditation quotidienne, vous créez un moment d’arrêt mental pour observer vos pensées sans jugement.
Relaxation progressive : Cette technique, qui consiste à contracter puis relâcher chaque groupe musculaire, aide à mieux gérer le stress et l’anxiété.
Se fixer des objectifs concrets et mesurables
En vous fixant des objectifs simples et atteignables, vous construisez une base de réussite sur laquelle vous pouvez capitaliser. Par exemple, commencer par une marche trois fois par semaine est plus réaliste que de se lancer dans un programme de fitness intense.
Suivi et ajustements
Il est normal de rencontrer des obstacles ou des baisses de motivation. L’essentiel est de rester flexible et de reconnaître que les ajustements ne signifient pas un échec.
Au fil du temps, ces efforts combinés peuvent effectivement conduire à une stabilité émotionnelle plus durable et à une meilleure gestion des symptômes de la dysthymie.
4. Soutien social
Les relations interpersonnelles jouent un rôle essentiel dans le bien-être, apportant à la fois du soutien mais, parfois, aussi des défis émotionnels.
Ces petites actions génèrent souvent un retour positif qui peut alléger votre humeur et contribuer à votre bien-être.
Il est crucial de ne pas se sentir obligé d’engager des interactions sociales intenses. Acceptez des invitations sans pression, gardez le contact via des messages simples qui maintiennent le lien sans nécessiter des conversations longues ou émotionnellement exigeantes.
5. Les groupes de soutien
Ces groupes de soutien peuvent offrir un environnement sécurisant où vous partagerez avec d’autres des expériences similaires. Ils vous permettront de vous sentir compris et encouragés à échanger.
Il existe des groupes de soutien locaux, organisés par des associations de santé mentale ou des centres spécialisés, des thérapies de groupe axées sur la gestion des troubles dépressifs chroniques, des communautés en ligne qui permettent d’échanger avec d’autres personnes vivant des expériences similaires.
En conclusion…
Il est important de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic précis et obtenir des recommandations adaptées, que ce soit par la thérapie, les médicaments, ou le soutien social.
Un traitement à long terme, adapté aux besoins spécifiques de chacun, est essentiel pour améliorer la qualité de vie et gérer efficacement la dépression chronique.
Sources :
- Vaincre la dépression – une étape à la fois (Michael E.Addis – Christopher R.Martell)
- La dépression positive – Trouver et retrouver ses repères dans la dépression (Etienne Payen)
- Dépression – Et si ça venait de nos ancêtres (Sylvie Tenenbaum)
- Idées reçues sur la dépression – Une maladie aussi universelle que mal connue – (Bernard Granger)
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